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  • Frissons et Fascinations: La Cour des Miracles, un Thème Incontournable de la Pop Culture

    Frissons et Fascinations: La Cour des Miracles, un Thème Incontournable de la Pop Culture

    Mes chers lecteurs, laissez-moi vous emmener dans les bas-fonds de Paris, un lieu de ténèbres et de mystères, un cloaque de vices et de passions : la Cour des Miracles. Ce nom seul évoque frissons et fascinations, un mélange d’horreur et de curiosité morbide qui, je l’avoue humblement, m’attire autant qu’il me repousse. Car la Cour des Miracles, mes amis, n’est pas qu’un lieu géographique, c’est un état d’esprit, une société parallèle qui se nourrit de l’ombre et prospère grâce à l’ignorance des honnêtes gens. On y trouve des mendiants feignant la cécité, des estropiés simulant la paralysie, des voleurs à la tire plus agiles que des singes, et une cour royale bien particulière, celle des truands, des gueux et des criminels de toutes sortes.

    De génération en génération, la Cour des Miracles hante l’imaginaire populaire, nourrissant les contes et les légendes urbaines. Les artistes, les écrivains, les dramaturges, tous, à un moment ou à un autre, ont succombé à son charme vénéneux. Carrefour de toutes les misères, théâtre de toutes les audaces, la Cour des Miracles demeure un thème incontournable, une source d’inspiration inépuisable pour la culture populaire. Suivez-moi donc, si vous l’osez, dans les dédales obscurs de cette enclave de perdition, et découvrons ensemble les raisons de son attrait persistant.

    L’Écho de la Misère : Victor Hugo et Notre-Dame de Paris

    Nul ne saurait évoquer la Cour des Miracles sans rendre hommage au grand Victor Hugo. Son roman, Notre-Dame de Paris, a immortalisé ce lieu infâme, lui conférant une aura romantique et tragique à la fois. C’est grâce à lui que des générations entières ont découvert l’existence de ce repaire de gueux, de cet antre de la marginalité où régnait le roi des truands, Clopin Trouillefou. Souvenez-vous de la scène poignante où Quasimodo, le sonneur difforme, est couronné roi de la Fête des Fous, avant d’être sauvé par Esmeralda. Cette séquence, mes chers lecteurs, est une plongée vertigineuse au cœur de la Cour des Miracles, une immersion dans un univers où la laideur côtoie la beauté, où la cruauté se mêle à la compassion.

    Hugo, avec son génie visionnaire, a su capter l’essence même de ce lieu : la lutte pour la survie, la solidarité entre les misérables, la révolte contre l’injustice. Il a dépeint la Cour des Miracles comme un miroir déformant de la société, un reflet grotesque de ses inégalités et de ses hypocrisies. Et c’est précisément cette dimension sociale et politique qui a fait de son œuvre un chef-d’œuvre intemporel, un témoignage poignant sur la condition humaine. Écoutez ces quelques lignes extraites du roman, décrivant l’arrivée de Gringoire à la Cour :

    « […] Il s’engagea dans un dédale de ruelles étroites, tortueuses, fangeuses, obscures, où il s’enfonçait de plus en plus. Il sentait confusément autour de lui une population étrange, qui allait et venait, et dont les regards et les vêtements lui faisaient peur. Il se crut tombé dans une ville de brigands. Enfin, il déboucha sur une sorte de place, ou plutôt de cloaque, où se croisaient un grand nombre de ruelles, toutes plus sombres et plus infectes les unes que les autres. Là régnait une clameur effroyable. Il voyait des gens de toutes les couleurs, de toutes les formes, de tous les âges, des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards, des infirmes, des mendiants, des voleurs, des assassins, des filles de joie, des vagabonds, des bandits, des gueux, des estropiés, des aveugles, des muets, des sourds, des fous, des possédés, des démons, des bêtes féroces. Tous hurlaient, tous se disputaient, tous se battaient, tous se volaient, tous s’égorgeaient. C’était la Cour des Miracles. »

    De la Scène au Cinéma : La Cour des Miracles en Spectacle

    L’attrait de la Cour des Miracles ne s’est pas limité à la littérature. Le théâtre et, plus tard, le cinéma, se sont emparés de ce thème avec une voracité certaine. Les pièces de boulevard, les mélodrames populaires, les adaptations cinématographiques, tous ont puisé dans le filon inépuisable de ce lieu de perdition. On y retrouve les mêmes figures archétypales : le roi des truands au cœur tendre, la bohémienne au charme fatal, le mendiant rusé et le jeune noble égaré. Chaque adaptation, bien sûr, apporte sa propre interprétation, sa propre vision de la Cour des Miracles, mais toutes partagent un point commun : la volonté de divertir et d’émouvoir le public.

    Je me souviens, par exemple, d’une adaptation théâtrale de Notre-Dame de Paris que j’ai eu l’occasion de voir il y a quelques années. La mise en scène était grandiose, les costumes somptueux, et les acteurs, pour la plupart, étaient excellents. Mais ce qui m’a le plus frappé, c’est la représentation de la Cour des Miracles. Elle était plus sombre, plus violente, plus réaliste que dans le roman. On y sentait la misère, la crasse, la peur, mais aussi la solidarité, la camaraderie, la fierté. C’était un spectacle saisissant, qui m’a laissé une impression durable. Imaginez la scène : un éclairage blafard, des ombres menaçantes, des cris rauques, des rires hystériques, des corps difformes se contorsionnant dans la boue. Et au milieu de ce chaos, une figure se dresse, celle du roi des truands, Clopin Trouillefou, un homme à la fois cruel et généreux, un chef de guerre et un protecteur des faibles.

    Le cinéma, bien entendu, a également contribué à populariser la Cour des Miracles. De nombreuses adaptations cinématographiques de Notre-Dame de Paris ont vu le jour, chacune avec ses propres qualités et ses propres défauts. Mais il est un film, en particulier, qui a marqué les esprits : la version animée de Disney, sortie en 1996. Bien qu’elle prenne de nombreuses libertés avec le roman original, elle a eu le mérite de faire découvrir la Cour des Miracles à un public plus large, notamment aux enfants. Et si elle édulcore quelque peu la réalité de ce lieu, elle en conserve néanmoins l’esprit : un lieu de refuge pour les marginaux, un lieu de résistance contre l’oppression.

    Au-Delà de la Fiction : La Cour des Miracles, Réalité Historique

    Il est important de ne pas oublier que la Cour des Miracles n’est pas qu’un produit de l’imagination des artistes. Elle a bel et bien existé, mes chers lecteurs, elle a été une réalité historique. Située dans le quartier des Halles, elle était un ensemble de ruelles étroites et insalubres où se réfugiaient les mendiants, les voleurs et les prostituées. On y vivait dans la crasse, la promiscuité et la violence. La Cour des Miracles était un véritable cloaque, un foyer d’infections et de maladies. Mais c’était aussi un lieu de solidarité, un refuge pour ceux que la société rejetait.

    Les témoignages de l’époque sont glaçants. Les rapports de police, les chroniques, les mémoires, tous décrivent la Cour des Miracles comme un lieu de perdition, un repaire de criminels. On y raconte des histoires sordides de vols, d’agressions, de meurtres. On y parle de mendiants feignant la maladie pour apitoyer les passants, de voleurs à la tire plus agiles que des singes, de prostituées offrant leurs charmes aux plus offrants. Mais on y parle aussi de solidarité, de camaraderie, de résistance. Car la Cour des Miracles, c’était aussi une communauté, un groupe de personnes qui se soutenaient mutuellement dans l’adversité.

    Il est intéressant de noter que la Cour des Miracles a été démantelée à plusieurs reprises par les autorités. Mais elle a toujours fini par renaître de ses cendres, comme un phénix. Car tant qu’il y aura de la misère, de l’injustice et de l’exclusion, il y aura toujours une Cour des Miracles, sous une forme ou une autre. Et c’est peut-être là la raison de son attrait persistant : elle est le symbole de la face sombre de la société, un rappel constant de ses contradictions et de ses hypocrisies. Imaginez les patrouilles de police, arpentant ces ruelles sombres, le bruit des bottes résonnant sur les pavés irréguliers, la tension palpable dans l’air. Et puis, soudain, une bagarre éclate, un cri retentit, une ombre s’enfuit dans la nuit. La Cour des Miracles se referme sur elle-même, impénétrable, mystérieuse, défiant l’autorité.

    La Cour des Miracles Aujourd’hui : Un Mythe Persistant

    Aujourd’hui, la Cour des Miracles a disparu physiquement. Les ruelles insalubres ont été rasées, les taudis ont été remplacés par des immeubles modernes. Mais le mythe, lui, est resté. Il continue de hanter l’imaginaire populaire, de nourrir les œuvres d’art et les productions culturelles. On retrouve des références à la Cour des Miracles dans les romans, les films, les séries télévisées, les jeux vidéo, les bandes dessinées, et même dans la musique. Elle est devenue un symbole de la marginalité, de la rébellion et de la résistance.

    Il est fascinant de constater comment ce lieu de perdition a été transformé en un symbole positif, en un lieu de liberté et de créativité. Les artistes, les écrivains, les musiciens, tous s’inspirent de la Cour des Miracles pour exprimer leur propre vision du monde, leur propre révolte contre l’ordre établi. Elle est devenue une métaphore de la société alternative, un lieu où les règles ne s’appliquent pas, où l’on peut être soi-même, sans avoir à se soucier du regard des autres. Elle représente un espace de liberté, d’expression et de transgression.

    Et c’est peut-être là le secret de son succès : elle nous offre une échappatoire, un moyen de nous évader de la réalité, de nous projeter dans un monde imaginaire où tout est possible. Elle nous permet de rêver, de fantasmer, de nous identifier à des personnages hors du commun, des héros et des héroïnes qui défient les conventions et qui luttent pour leur liberté. La Cour des Miracles est un miroir de nos propres aspirations, de nos propres désirs, de nos propres frustrations. Elle est un lieu de fascination, un lieu de frissons, un lieu où l’on peut se perdre et se retrouver à la fois.

    Ainsi, mes chers lecteurs, la Cour des Miracles, de repaire de misère à source d’inspiration culturelle, continue de nous fasciner. Son histoire, à la fois sombre et romantique, nous rappelle la complexité de la nature humaine et la persistance de la marginalité. Elle est un miroir déformant de notre société, un rappel constant de nos propres contradictions. Et tant que nous aurons des rêves et des cauchemars, la Cour des Miracles continuera de hanter nos imaginations.

  • Le Visage Caché de Paris: Prostitution et Désespoir à la Cour des Miracles.

    Le Visage Caché de Paris: Prostitution et Désespoir à la Cour des Miracles.

    Ah, mes chers lecteurs! Préparez-vous à descendre avec moi dans les bas-fonds de notre magnifique Paris, là où la lumière du jour peine à percer et où les ombres dissimulent des secrets aussi sombres que le cœur de l’homme corrompu. Oubliez les salons dorés, les bals étincelants, et les rires cristallins des beaux quartiers. Aujourd’hui, nous explorerons un monde que la plupart préfèrent ignorer, un monde de misère, de désespoir et de rêves brisés, tapi au cœur même de notre Ville Lumière : la Cour des Miracles.

    Imaginez, si vous l’osez, un labyrinthe de ruelles étroites et fangeuses, où les maisons délabrées s’entassent les unes sur les autres, menaçant de s’effondrer à chaque instant. L’air y est lourd d’odeurs nauséabondes – un mélange écœurant de déchets, d’urine et de la pestilence persistante du désespoir. C’est ici, dans ce cloaque immonde, que règnent les mendiants contrefaits, les voleurs à la tire, et les filles perdues, toutes victimes d’une société qui les a rejetées, les poussant inexorablement vers les bras impitoyables de la prostitution. Ce soir, nous allons lever le voile sur leur histoire, une histoire de souffrance et d’exploitation, gravée à jamais dans les pavés souillés de la Cour des Miracles.

    La Fleur Fanée de Notre-Dame

    Il était une fois, une jeune fille du nom d’Agnès. Avec ses yeux bleus perçants et ses cheveux d’or, elle aurait pu être la muse d’un peintre, l’étoile d’un ballet. Mais le destin, ce farceur cruel, avait d’autres plans pour elle. Orpheline dès son plus jeune âge, Agnès fut recueillie par une tante avare et acariâtre qui la traitait comme une servante, la privant de nourriture et de tendresse. Un jour, fuyant la brutalité de sa tante, Agnès se perdit dans les rues de Paris et, naïve et affamée, accepta l’aide d’une femme au sourire mielleux et aux paroles douces comme du miel. Cette femme, Madame Evrard, était une proxénète, une de ces harpies qui se nourrissent de la misère des autres. Elle promit à Agnès un toit, de la nourriture, et une vie meilleure. Bien sûr, il y avait un prix à payer, un prix exorbitant : son innocence.

    Je me souviens de l’avoir croisée près de Notre-Dame, quelques mois plus tard. Son regard, autrefois si lumineux, était désormais voilé de tristesse et de résignation. Son visage, autrefois si pur, portait les marques indélébiles de la honte et de la fatigue. Elle était devenue une fleur fanée, arrachée à son jardin et jetée aux orties. “Monsieur,” me dit-elle d’une voix rauque, “avez-vous une pièce pour une pauvre âme?” Je lui tendis une pièce d’argent, et elle me remercia d’un sourire amer. “Que Dieu vous bénisse, monsieur. Mais je crains que même sa bénédiction ne puisse plus me sauver.” Ces mots, mes chers lecteurs, résonnent encore dans mon esprit, comme un glas funèbre.

    Le Roi des Gueux et sa Cour Corrompue

    La Cour des Miracles n’était pas simplement un quartier, c’était un royaume, avec son propre roi, ses propres lois, et ses propres coutumes. Ce roi, appelé Clopin Trouillefou, était un personnage aussi terrifiant que fascinant. Un ancien soldat défiguré par la guerre, il régnait sur la Cour d’une main de fer, exigeant obéissance et loyauté de tous ses sujets. Il contrôlait le commerce de la mendicité, du vol et, bien sûr, de la prostitution. Il tirait profit de la misère des autres, s’enrichissant sur le dos de ceux qui n’avaient rien.

    J’eus l’occasion, grâce à un ami médecin qui se dévouait corps et âme aux pauvres de ce quartier, de pénétrer dans le repaire de Clopin. Une cour crasseuse, envahie par la vermine, menait à une salle sombre et humide, éclairée par des chandelles vacillantes. Clopin était assis sur un trône improvisé, entouré de ses gardes du corps, des brutes épaisses armées de couteaux et de bâtons. “Alors, monsieur le journaliste,” gronda Clopin d’une voix caverneuse, “que me vaut l’honneur de votre visite? Vous venez écrire un article sur la beauté de mon royaume?” Je gardai mon calme et lui expliquai que j’étais là pour comprendre la vie des habitants de la Cour. Il ricana. “Comprendre? Personne ne peut comprendre la misère, monsieur. On la subit, c’est tout. Et si ces filles doivent se vendre pour survivre, eh bien, c’est la loi de la nature, n’est-ce pas?” Ses paroles glaçantes me révélèrent l’ampleur de sa cruauté et de son cynisme.

    Les Ombres de la Nuit

    Les nuits à la Cour des Miracles étaient un spectacle effrayant. Les ruelles s’animaient d’une activité fébrile, éclairées par la faible lueur des lanternes et des feux de fortune. Les filles, maquillées à la hâte et vêtues de hardes dérisoires, arpentaient les rues, offrant leurs charmes aux passants. Des hommes de toutes sortes, des bourgeois en quête d’aventure aux soldats en permission, se pressaient autour d’elles, les dévisageant avec des regards concupiscents. Des disputes éclataient, des coups étaient échangés, et parfois, le sang coulait. La nuit était le règne de la débauche et de la violence.

    J’ai été témoin d’une scène particulièrement déchirante. Une jeune fille, à peine sortie de l’enfance, était traînée de force par un homme corpulent et ivre. Elle se débattait, pleurait, implorait de l’aide. Mais personne n’osait intervenir. La peur de Clopin et de ses hommes était trop forte. Je voulais agir, mais mon ami médecin me retint. “Ne vous mêlez pas de ça, monsieur,” me dit-il avec tristesse. “Vous ne feriez qu’aggraver la situation. Il vaut mieux fermer les yeux et prier pour elle.” J’étais révolté, mais je savais qu’il avait raison. L’impuissance que j’ai ressentie ce soir-là me hante encore aujourd’hui.

    L’Espoir Fragile

    Malgré toute la misère et le désespoir, il subsistait, même dans la Cour des Miracles, une étincelle d’espoir. Cet espoir prenait la forme de quelques âmes charitables, des prêtres, des sœurs, et des médecins comme mon ami, qui consacraient leur vie à aider les plus démunis. Ils soignaient les malades, nourrissaient les affamés, et tentaient de sauver les filles de la prostitution. Ils offraient un peu de réconfort et de dignité à ceux que la société avait oubliés.

    J’ai rencontré une sœur, Sœur Thérèse, qui travaillait dans un dispensaire de fortune au cœur de la Cour. Elle avait un visage doux et une voix apaisante, et elle semblait dégager une aura de sérénité. “Monsieur,” me dit-elle, “je sais que ce que vous voyez ici est terrible. Mais il ne faut pas perdre espoir. Même dans les ténèbres les plus profondes, il y a toujours une lumière qui brille. Notre rôle est de la trouver et de la faire grandir.” Ses paroles me redonnèrent un peu de courage. J’ai compris que même si la Cour des Miracles était un lieu de souffrance, elle était aussi un lieu de résilience et de compassion.

    Le Dénouement

    Le sort d’Agnès, comme celui de tant d’autres, resta incertain. Un jour, elle disparut, emportée par le flot incessant de la vie parisienne. Certains dirent qu’elle avait fui la Cour des Miracles pour tenter de se reconstruire ailleurs. D’autres, plus pessimistes, pensaient qu’elle avait succombé à la maladie ou à la violence. Je préfère croire qu’elle a trouvé un refuge, un endroit où elle pourrait enfin oublier les horreurs qu’elle avait vécues et retrouver la joie de vivre. Peut-être, un jour, la recroiserai-je, transformée, épanouie, et libérée de son passé.

    La Cour des Miracles, elle, finit par disparaître, balayée par les grands travaux d’Haussmann. Mais le problème qu’elle incarnait, celui de la prostitution et de l’exploitation, persiste encore aujourd’hui, sous d’autres formes, dans d’autres lieux. Il est de notre devoir, mes chers lecteurs, de ne jamais oublier les leçons de la Cour des Miracles, et de lutter sans relâche contre toutes les formes d’injustice et de misère, afin que plus jamais une jeune fille ne soit contrainte de vendre son corps pour survivre.

  • La Cour des Miracles: Portraits Grimaçants des Âmes Perdues de Paris!

    La Cour des Miracles: Portraits Grimaçants des Âmes Perdues de Paris!

    Ah, mes chers lecteurs! Préparez-vous, car aujourd’hui, nous allons plonger, non pas dans les salons dorés et les boudoirs parfumés du Paris élégant, mais dans ses entrailles purulentes, là où la misère, la maladie et le désespoir règnent en maîtres absolus. Oubliez les valses enivrantes et les robes chatoyantes; ici, point de lumière, sinon celle, blafarde et cruelle, d’un réverbère chancelant qui révèle des visages déformés par la faim et les nuits passées à la belle étoile, ou plutôt, sous le ciel noir et impitoyable de la capitale. Nous allons visiter… la Cour des Miracles!

    Ce nom, il résonne comme une promesse trompeuse, un écho moqueur des rêves brisés. Car ici, point de miracles, sinon celui, macabre, de survivre un jour de plus. C’est un monde à part, une ville dans la ville, où les mendiants estropiés, les voleurs à la tire, les prostituées défigurées et les enfants abandonnés se serrent les coudes, unis par une misère commune et une haine viscérale pour le monde qui les a rejetés. Venez, suivez-moi, et que vos cœurs se préparent à être écorchés vifs par le spectacle qui nous attend.

    Le Royaume de Clopin Trouillefou

    Notre exploration commence, bien entendu, au cœur même de cette infâme cour, là où règne un roi sans couronne, un souverain de la pègre nommé Clopin Trouillefou. Son trône? Un amas de détritus et de vieilles couvertures. Son sceptre? Un bâton noueux, témoin de maintes rixes et de nombreux vols. Son visage? Une carte géographique des souffrances parisiennes, labouré de cicatrices, illuminé par un regard rusé et impitoyable. Clopin, voyez-vous, est un survivant, un maître de l’adaptation, un caméléon capable de se fondre dans l’ombre et de ressurgir, plus fort et plus cruel que jamais. Il est le garant de l’ordre (si l’on peut parler d’ordre dans un tel chaos), le juge suprême, le bourreau impitoyable. Sa parole est loi, et quiconque ose la contester en paie le prix fort.

    « Eh bien, Monsieur le journaliste, qu’est-ce qui vous amène dans mon humble demeure? » me lance-t-il d’une voix rauque, en me scrutant de la tête aux pieds. Ses yeux, perçants comme des éclats de verre, semblent vouloir percer mon âme. « Vous venez voir le spectacle, n’est-ce pas? Les misérables, les infirmes, les déchets de la société… Vous voulez en faire un joli article pour amuser vos lecteurs bourgeois. »

    Je tente de me défendre, maladroitement : « Je… je suis venu comprendre… Je veux montrer la vérité… »

    Clopin éclate d’un rire tonitruant qui fait sursauter les quelques âmes qui l’entourent. « La vérité! Quelle vérité? La vérité, c’est qu’ici, on crève de faim, on se bat pour un croûton de pain, on se prostitue pour une bouchée de saucisson. La vérité, c’est que personne ne se soucie de nous, sauf pour nous chasser comme des chiens errants. Alors, épargnez-moi vos belles paroles et regardez autour de vous. Voici la vérité, Monsieur le journaliste, crue et sans fard! »

    Visages Brisés, Âmes Égarées

    Autour de Clopin, la Cour des Miracles s’anime d’une vie étrange et grotesque. Une vieille femme, aveugle et édentée, mendie en psalmodiant une complainte lugubre. Un homme, dont la jambe est tordue dans un angle impossible, se traîne sur le sol en implorant la charité. Une jeune fille, au visage poupin mais au regard éteint, propose ses charmes à qui veut bien lui accorder quelques sous. Des enfants, sales et dépenaillés, se battent pour un os rongé. Partout, une odeur nauséabonde de sueur, d’urine et de pourriture flotte dans l’air.

    Je m’approche d’une jeune femme, assise dans un coin, qui berce un nourrisson squelettique. Son visage est émacié, ses yeux cernés, mais une étrange beauté émane encore d’elle. « Mademoiselle… » je commence, hésitant. « Comment vous appelez-vous? »

    Elle lève les yeux vers moi, avec une tristesse infinie. « On m’appelle Lisette… mais ça n’a plus d’importance. »

    « Et votre enfant? »

    « Il s’appelle… il s’appelait espoir. Mais l’espoir est mort ici, Monsieur. Il est mort de faim, de froid, de désespoir. » Ses larmes coulent silencieusement sur ses joues creuses.

    Je lui offre quelques pièces d’argent, qu’elle accepte sans un mot. Je voudrais lui dire quelque chose, lui offrir un peu de réconfort, mais les mots me manquent. Que dire face à une telle misère, face à une telle souffrance?

    Les Ombres de la Nuit

    La nuit tombe sur la Cour des Miracles, et avec elle, les ombres s’épaississent et les dangers se multiplient. Les vols, les agressions et les crimes se font plus fréquents. Les prostituées se font plus insistantes, les mendiants plus importuns. La Cour devient un véritable coupe-gorge, un labyrinthe de ruelles sombres où il est facile de se perdre et de ne jamais revenir.

    Je suis témoin d’une scène particulièrement choquante. Un homme, ivre et violent, frappe une jeune femme à coups de poing. Elle hurle de douleur, mais personne n’intervient. Les autres habitants de la Cour, habitués à la violence, détournent le regard. Je m’apprête à intervenir, mais Clopin Trouillefou me retient. « Ne vous mêlez pas de ça, Monsieur le journaliste, » me dit-il d’une voix menaçante. « Ce sont leurs affaires. Ici, on se débrouille entre nous. »

    Je suis révolté, mais je comprends qu’il est inutile de discuter. Je suis un étranger ici, un intrus. Je n’ai pas le droit de m’immiscer dans leurs affaires, même si cela me brise le cœur.

    L’Aube Amère

    Le jour se lève enfin, apportant avec lui une lumière blafarde et impitoyable. La Cour des Miracles se réveille lentement, comme un monstre blessé qui se remet de ses blessures. Les mendiants reprennent leur place, les prostituées leur commerce, les voleurs leurs activités. La vie reprend son cours, aussi misérable et désespérée qu’auparavant.

    Je quitte la Cour des Miracles, le cœur lourd et l’âme bouleversée. J’ai vu la misère dans toute sa laideur, la souffrance dans toute son horreur. J’ai rencontré des âmes perdues, des visages brisés, des espoirs anéantis. Je sais que je ne pourrai jamais oublier ce que j’ai vu ici.

    Et vous, mes chers lecteurs, qu’allez-vous faire de ce que vous avez lu? Allez-vous détourner le regard, comme la plupart des Parisiens, en vous disant que ce n’est pas votre problème? Ou allez-vous vous sentir concernés, touchés par la misère de ces âmes perdues? Allez-vous faire quelque chose, si petit soit-il, pour les aider à survivre, à retrouver un peu d’espoir? C’est à vous de choisir. Mais n’oubliez jamais que la Cour des Miracles existe, à quelques pas de vos salons dorés, et que ses habitants sont nos frères, nos sœurs, nos semblables. Ne les oublions pas. Ne les laissons pas sombrer dans l’oubli et le désespoir. Car, comme le disait Victor Hugo, “là où il y a de la misère, il y a de la faute.” Et cette faute, c’est à nous tous de la réparer.